mercredi 23 décembre 2009

[Be still--The Guernsey Literary and Potato Peel Society]

Veille de Veille de Noël. Je produirais bien une liste, comme j'en ai écrite une fois, pour appuyer l'affimation que cette année a été assez linéaire et en même temps sûrement riche, mais je ne suis pas d'humeur ("j'aimerais bien mais j'ai pas envie", pfiou)
Scannant mes vieux cahiers et le cahier neuf qui a synthétisé cette rentrée jusqu'à cet hiver, sous une couverture brune gravée des mots de Frida Kahlo. Mots incompréhensibles, amoureux, torturés peut être, je ne comprends pas l'espagnol alors c'est resté assez flou malgré les tentatives de mes camarades linguistes pour expliquer ce qui n'avait pas à l'être. "Mes larmes sur ta manche", chanson mélodramatique de Debout Sur le Zinc qui pourtant me donne envie d'écrire comme ça des choses sans vraiment écouter les paroles, en suivant juste la playlist structurée par des envies diverses dans ma petite chambre d'internat jaunâtre, tellement moins douce et sympathique que cette chambre rouennaise au tapis épais sur parquet, motifs arabisants rouges et blancs sur tapis persan. Toujours ce besoin d'aller rechercher au fond du fond le passé et les idées passées, comme si le meilleur n'était pas encore à venir, chose que j'ai besoin de continuer à espérer. Benjamin Biolay que d'ordinaire je hais et qui pourtant m'émeut. "Au fond de ton silence entendre que tu m'aimes/ C'est entrevoir le ciel sans y monter jamais" Marceline Desbordes Valmore sur un tapis de violon. "Une chère écriture est un portrait vivant."

Les écritures mêlées de nos correspondances pourtant sont illisibles -- la vibration d'un texto et l'annonce d'un prénom sont tout ce que j'attends. Un jour les gens ne comprendront plus pourquoi John Lennon et avant lui la Motown chantaient "Hello Mister Postman" et le suppliaient de leur fournir une lettre attendue sans patience.

Bref. Scanner encore et toujours d'un geste mécanique en espérant la neige. Grande entreprise de remplissage d'un nouveau cahier qui ne saurait se passer de la tutelle des anciens. Chagrin léger et chagallien (le bonheur n'est pas le bonheur sans une chèvre qui joue du violon, comme dirait l'autre) Léger mal de dos.

Joyeux Noël à mon unique lectrice, si elle vient à passer par là.

2 commentaires:

Jooles a dit…

Retire-toi cette idée de la tête, on est au moins deux à te lire :)
Joyeux noël !

cemsica a dit…

Aaaaaah c'est trop d'émotion que de te lire une deuxième fois depuis fort longtemps, je viens juste de rentrer de chez mes grands parents et je vois avec bonheur que tu reviens ici, et ça c'est vraiment trop cool !! J'ai vraiment hâte de te voir, désolée pour ces derniers temps j'étais un peu charrète. Au fait, hier j'ai fini "la ballade de l'impossible", et j'en suis encore toute chamboulée, je crois que c'est un peu prétentieux de dire ça mais je me suis beaucoup identifiée à Midori, c'est vraiment la fille que j'aimerai être, mais surtout en fait le type de personne dont je serais amoureuse. Bref j'ai très envie d'en recauser avec toi ! et ton livre m'a tellement plu que j'en ai commandé un autre de Murakami pour Noel ! merci beaucoup ! je te suis très redevable pour cette lecture !

BISOUUUUUUUS
et j'ai vraiment très hâte de te revoir !