jeudi 22 juillet 2010




C'est fini la compagnie internationale des Wagons Lits.
C'est tout ce qui me vient là au bout des doigts alors que j'ai envie de toi et que j'ai envie de composer une lettre avec limite des mots silencieux pour que même toi tu ne les lises pas. Tu te moques de moi parce que je suis pudique, c'est drôle parce que c'est à la fois vrai et tout à fait paradoxal, j'écris ici là où je pourrais être lue mais par tous sauf par toi. TOI TOI TOI le mot est entêtant et pourtant je ne peux pas m'empêcher de le coller partout comme un toit sécurisant qui rappellerait le tas et le tout, ce sujet compliqué dans lequel je n'ose pas coller le nez. Le tas c'est la masse de petites sensations imprécises, des fourmis qui me grimpent en file indienne sur la colonne vertébrale à l'enclume qui me tombe sur l'estomac quand je me dis que tu es à six mille kilomètres et que donc, là, tout de suite, pour aller t'embrasser, ça va être compliqué. Le tout c'est toi et puis c'est moi et puis c'est tout, cet espèce de calme plane qui tombe d'un coup sur moi quand tu es avec moi, cet espoir presque solide tellement je m'y accroche que tu va rester avec moi, qu'un jour on ira chez cette vieille chinoise de quatre vingt dix ans qui fait les meilleures nouilles du monde et dont tu m'as raconté l'histoire avec cet espèce de talent pour l'insolite que tu as, de dire des choses comme ça comme si c'était le plus ordinaire des endroits du monde, mais avec le petit sous titre en italique, en tout petit en dessous: c'est un peu magique quand même, écoute un peu. Satie et le matin et les céréales sèches avec des copeaux de faux chocolat et les poils du chat sur ma robe noire à grande encolure ronde, et Shakespeare and Co et je te laisse toujours le meilleur côté et qu'est ce que tu veux manger et si on allait marcher?
Et là je voulais mettre un lien SOMPTUEUX vers une chanson mais il m'apparaît qu'on ne peut pas, que ça ne marche pas, alors TANT PIS, de toute façon c'est la chanson de tous les amoureux du monde "Elope with me and we'll sail around the world You will be my Ferdinand and I your taming shrew."

dimanche 31 janvier 2010

Bright Star



Evidemment c'est une histoire d'amour, une histoire de frôlements, de désir et de frustration, d'appétit de vie contrarié et d'émotions énormes et éphémères. Et c'est en même temps tellement profondément une vie dans un fauteuil. Qui vous remue et vous énergise. Pour le reste, allez voir, ce sont des choses qui gagnent à se vivre plus qu'à se dire.
Mention spéciale à l'orchestre humain, au réveillon de Noël à l'écossaise, et à tout le reste du film en fait.

mercredi 27 janvier 2010

Dyptique.




Le retour II







Joli bout de soirée







*Depuis la dernière galette des rois chez Maud, la tour Notre Dame de profil dans le miroir et le rideau cramoisi, les soirées froides et dormir tard la veille des cours



*depuis les notes pas terribles, la tranchée un peu froide quand on continue à creuser et creuser, essayer d'apprendre la sérénité, et le détachement
finalement je crois que je commence à y arriver tout doucement, à comprendre peut être comment ça marche, ou alors, juste à comprendre que je ne suis pas formatée pour ça et que je suis trop brouillonne et naïve, mais que, nouveauté, ça ne me dérange pas. Et je veux fonder ma vie là dessus. IL FAUT FAIRE LES CHOSES, comme dirait l'autre.
Troublée de lire ça aussi sur le blog de Julie, pourtant trajectoires divergentes, peut être finalement qu'on se rejoint sur l'essentiel, le refus des angoisses qui polluent le temps de l'insouciance et des dernières puretés de l'enfance qui se barre vite. C'est très très mal écrit tout ça...Tant pis j'ai juste envie
Piteur's friends, dont l'album est aussi joli que le film riche et profond auquel il fait allusion, dans l'oreille, je me laisse bercer tout doucement. Moi j'aime bien encore m'accrocher à la voix de Pauline au téléphone le soir qui lit des contes, et aux berceuses qui vont à l'avenant, aux pulls moutarde de P et au reste, tout le reste et ceux qui restent, et pour longtemps j'espère.




mercredi 23 décembre 2009

[Be still--The Guernsey Literary and Potato Peel Society]

Veille de Veille de Noël. Je produirais bien une liste, comme j'en ai écrite une fois, pour appuyer l'affimation que cette année a été assez linéaire et en même temps sûrement riche, mais je ne suis pas d'humeur ("j'aimerais bien mais j'ai pas envie", pfiou)
Scannant mes vieux cahiers et le cahier neuf qui a synthétisé cette rentrée jusqu'à cet hiver, sous une couverture brune gravée des mots de Frida Kahlo. Mots incompréhensibles, amoureux, torturés peut être, je ne comprends pas l'espagnol alors c'est resté assez flou malgré les tentatives de mes camarades linguistes pour expliquer ce qui n'avait pas à l'être. "Mes larmes sur ta manche", chanson mélodramatique de Debout Sur le Zinc qui pourtant me donne envie d'écrire comme ça des choses sans vraiment écouter les paroles, en suivant juste la playlist structurée par des envies diverses dans ma petite chambre d'internat jaunâtre, tellement moins douce et sympathique que cette chambre rouennaise au tapis épais sur parquet, motifs arabisants rouges et blancs sur tapis persan. Toujours ce besoin d'aller rechercher au fond du fond le passé et les idées passées, comme si le meilleur n'était pas encore à venir, chose que j'ai besoin de continuer à espérer. Benjamin Biolay que d'ordinaire je hais et qui pourtant m'émeut. "Au fond de ton silence entendre que tu m'aimes/ C'est entrevoir le ciel sans y monter jamais" Marceline Desbordes Valmore sur un tapis de violon. "Une chère écriture est un portrait vivant."

Les écritures mêlées de nos correspondances pourtant sont illisibles -- la vibration d'un texto et l'annonce d'un prénom sont tout ce que j'attends. Un jour les gens ne comprendront plus pourquoi John Lennon et avant lui la Motown chantaient "Hello Mister Postman" et le suppliaient de leur fournir une lettre attendue sans patience.

Bref. Scanner encore et toujours d'un geste mécanique en espérant la neige. Grande entreprise de remplissage d'un nouveau cahier qui ne saurait se passer de la tutelle des anciens. Chagrin léger et chagallien (le bonheur n'est pas le bonheur sans une chèvre qui joue du violon, comme dirait l'autre) Léger mal de dos.

Joyeux Noël à mon unique lectrice, si elle vient à passer par là.

jeudi 17 décembre 2009

What comes is better than what came before

Bientôt Noël/Séquence vin chaud à l'Irlandais dès la fin des épreuves des derniers braves qui nagent dans la boue et la géographie présentement/Cartes au trésor déployées sur les pupitres/Petite nostalgie LS3yenne enfin étouffée dans l'oeuf/Du chatterton marron collé sur mon casque par le monsieur du CDI/de la neige sur le concours qui pour une fois est vraiment blanc/pile Kierkegaard Anouilh Cocteau Gogol pour fêter la fin/dans les bras de Nabokov cette nuit et puis tout ça.../Shopping cadeaux avec l'ex vernor tomorrow (et ça c'est drôle...)/ Envie de reprendre mes chaussettes de cadeaux de poser au pied du sapin meme pas miniature mes bottines à l'Oliver Twist et puis d'arrêter d'écrire sinon sans envie du moins sans talent/Envie de ne pas nommer ce sentiment qui va perdre son innocence, même sentiment c'est déjà une trop grosse étiquette/Penser à acheter des gants, m'inscrire en khôlle de philo, faire la khâgneuse encore un peu dans les rayons de Gib/ râler parce qu'il n'y a jamais rien de toute façon jamais ce que je cherche en tout cas/ encore lire des bedtime stories et des contes de Mme d'Aulnoy avec Pauline au téléphone. Manger du saumon sur du pain à la cantine et des Celebrations, ne plus surprendre son regard triste et qui ne raconte jamais rien bref être en VACANCES!!!