samedi 16 mai 2009



Article un brin absurde, écrit avec aucune inspiration et juste l'envie au fond d'écrire un peu, un petit rien pas très sensé mais doux, puisque telle est ma sensation du soir.
Tisane tilleul miel à la main, l'année semble se déliter doucement, et je suis béguineuse une fois de plus et peut être encore pour longtemps (même si j'espère que non...) Mes pauvres mots qui tordent les limites du pathétique à défaut de réussir à m'occuper d'autre chose. Comme dirait le latin "Il m'est souci de lui." J'en ai assez, c'est affreux affreux affreux de chercher des yeux cet espèce de faucheux et de me dire que oui c'est définitif il n'a rien dit mais il me plaît, et ses missives de six pieds de long qui ne racontent rien aussi. Les cerisiers étaient en fleur au début du printemps même dans la cour du lycée, et moi d'humeur bucolique et conciliante, je me suis laissé porter comme une bleue. Alors me voilà, quelques mois après avoir compris pour la première fois que j'avais quelque chose comme un bout de sentiment, après avoir dû avaler une première déception, nappée d'une énorme génoise tout chocolat, que ça me reprend...
Las! Ici la boue est faite de nos fleurs comme dirait Queneau. A côté de moi une nouvelle pile bénédictine, hautement romantique, à tuer en fait un diabétique; lettres à Lili Brik, de Maïakovski, ou l'art que seuls les Russes possèdent de créer à partir d'un nom une pléthore de surnoms délicieux; "Je te serre dans mes bras à te faire craquer les os", "nous avons terriblement besoin de vivre bien", voilà qui m'émeut et me touche, mon âme se bouscule, comme dirait l'autre. Et puis Ondine, hâte de voir comment ma Popi va l'interpréter--c'est vrai que c'est difficile, toutes ces certitudes et toute cette pureté, cette exigence du personnage, il fallait bien le sourire d'une fée! Et puis quelques poèmes d'Auden, dont mon préféré ("Lay your sleepy head...") Et encore Allende, parce que j'ai eu envie de renouer avec mes émotions de pré adolescente qui découvrait avec délice son style foisonnant et multiple, et qui croyait y lire la vie.